Une vidéo retraçant le travail de création d’Élise Heinisch pour orchestre numérique, vidéo et sons fixés avec les élèves du Collège Jean Rostand et les étudiants du Conservatoire de Nice-Université Côte d’Azur

https://www.youtube.com/watch?v=tl9TXIIQ7sU

Projet effectué en 2023, création au mois de juin avec :

Gamepads : Rayhan Arifi, Nassim Ben Smida, Matteo Bouron, Darshan Cannoux, Linda Dabouev, Adam Gasmi, Charles Noguer, Jason Pina Querido, Emma Sanguedolce, Talel Saadi. Hexapads : Andrea De Sousa, Emie Robba, Nesrine Toumi, Yasmine Toumi.

Taïkos : Varak Gharbet, Ara Kalenderoglu, Nathan Artigues.

Gametraks : Alexandre Bezzina, Zeynep Boluk, Anaïs De Gilles, Eleonore Marseau, Aurore Serragli, Jonathan Silve, Ece Yaman.

Création vidéo et projection du son : Heja Can Deniz

Réalisation en informatique musicale : Patrice Colet


“On ne sait pas si le monde est un labyrinthe, s’il y a un ordre sacré ou si c’est un chaos” (Jorge Luis Borges, 1978) Dédale, figure clé de l’antiquité, était principalement connu pour être un inventeur au talent exceptionnel. Son ingéniosité technique la plus célèbre est ce “labyrinthe” terriblement complexe cachant le Minotaure dont on ne sort pas vivant sans le fil d’Ariane. Le labyrinthe est une construction unicursale, proposant un seul chemin. Même s’il est complexe et sinueux, le labyrinthe nous emmène jusqu’à son centre, puis vers la sortie, sans rien nous cacher. En théorie, impossible de se perdre dans un labyrinthe. Le dédale, lui, offre plusieurs chemins, des impasses, des choix à faire pour trouver la sortie. C’est une construction multicursale et autrement plus inquiétante. On entre dans un labyrinthe pour se retrouver, dans un dédale pour se perdre. Les interprètes vont jouer dans ce jeu vidéo imaginaire, pour se cacher, s’évader, se retrouver, s’isoler ou se socialiser. Ils passeront du labyrinthe au dédale, ultime épreuve. Dans cette pièce musicale les acteurs sont aussi des créateurs qui s’inventent, se perdent, se retrouvent ou s’isolent. Métaphore de société, le jeu vidéo s’invente une organisation dans un chaos, un dédale de vie, excitant et angoissant dans ses contraintes et ses libertés. Les élèves ont pensé, créé, enregistré et mixé leurs propres sons auxquels ils donnent vie dans leur interprétation et leurs improvisations. Les étudiants de musicologie de l’Université Côte d’Azur qui les accompagne depuis le début de l’année dans leurs pratiques instrumentales classiques, se joignent à leurs élèves dans cette aventure, un jeu vidéo conçu collectivement mais élaboré magistralement par Heja Can Deniz. Dans cette création Elise Heinisch ne cherche aucun discours, aucune leçon. Ni prosélyte ni dénonciateur. Elle créé un espace de réflexion réunissant dans le même jeu gameurs, musiciens, créateurs, informaticiens, programmeurs, explorateurs, néophytes et experts : tous artistes et tous perdus avec le sourire dans un dédale ni ami ni ennemi.

Projet réalisé dans le cadre du dispositif Cordées de La Réussite et des projets InCréDis et Elektronizza. Ce travail a bénéficié d’une aide du gouvernement français, gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du projet Investissements d’Avenir UCAJEDI portant la référence n° ANR-15-IDEX-01