Master class à propos de l’œuvre de Iannis Xenakis au conservatoire de Nice, mercredi 12 octobre 2022, de 14h à 17h dans Micadôme

Avec la participation de Makis Solomos, musicologue, Stephanos Thomopoulos pianiste, Michel Pascal compositeur

Concert avec Stephanos Thomopoulos, le lendemain jeudi 13 octobre à 18h30 dans l’auditorium du conservatoire de Nice

« Je suis né vingt-cinq siècles trop tard », confiait Iannis Xenakis. Pourtant, cet amoureux de l’antiquité grecque était résolument moderne, au point de réinventer la musique et de créer de nouvelles formes architecturales. Architecte, ingénieur, compositeur, mathématicien… Xenakis fut tout cela à la fois ce qui en fait un artiste particulièrement atypique qui laisse une immense marque indélébile sur la seconde moitié du XXème siècle.

© Photomontage / Mali Letrange / Images flashs Polytopes / Les Amis de Xenakis

Pour en savoir plus et suivre l’actualité de son œuvre : https://www.iannis-xenakis.org/

Makis Solomos est né à Athènes en 1962. Interné avec sa mère dans le camp de concentration de l’île de Gyaros lors du coup d’État des Colonels (1967), il a ensuite passé une partie de son enfance en France, avec sa famille, réfugiés politiques. Il revient en France en 1980 pour continuer ses études de musique (guitare) et commencer des études de musicologie (Université Paris-Sorbonne) et de composition (avec Yoshihisa Taïra et Sergio Ortega). Décidant de se consacrer à la musicologie, il entreprend une thèse de doctorat sur Adorno et l’analyse musicale, un projet inabouti, puis une thèse sur la musique de Xenakis et l’émergence du son, thèse qu’il soutient en 1993 (sous la direction de Serge Gut).
Ses travaux sur Xenakis ont exploré de nouveaux champs de recherche. Mettant entre parenthèses l’image du musicien-mathématicien, il a mis l’accent sur le compositeur du son et de l’espace. Il s’est intéressé aux œuvres de jeunesse, montrant la continuité historique. Il enquête tant sur la musique que sur les écrits théoriques, analysant la relation théorie-pratique. Le travail dans les archives met à jour régulièrement des aspects inédits de l’univers si riche et atypique de Xenakis. Récemment, il monte des ateliers réunissant interprètes et musicologues et compte travailler également sur la recréation des œuvres électroacoustiques. Avec Mâkhi Xenakis et l’association des Amis de Xenakis, il a contribué activement à la célébration du centième anniversaire du compositeur, architecte et artiste-chercheur.
Ses dernières recherches portent sur la notion d’écologie du son, dans le sens large du terme – Félix Guattari nommait trois écologies : environnementale, mentale, sociale –, en tant que relation entre le son (et la musique) et l’oikos, la demeure commune, le monde. Il a été co-porteur des projets “Musique, philosophie et écologie du son” (avec Pascale Criton et Anne Sauvagnargues), “Espace-son. Approche interdisciplinaire des milieux sonores” (avec Christine Guillebaud et Rosalía Martínez), “Arts, écologies, transitions. Construire une référence commune” (avec Roberto Barbanti, Isabelle Ginot, Cécile Sorin), “L’éthique du son” (avec Gustavo Celedón), “Les usages du son. Autour du field recording” (avec Alejandro Reyna). Il prépare un livre sur l’écologie du son et de la musique.

Stephanos Thomopoulos présentera l’œuvre pour piano. Ce pianiste a déjà réalisé 9 disques, dont l’intégrale de l’œuvre de Iannis Xenakis pour piano seul chez Timpani, le 4ème concerto de Beethoven dans sa version de chambre, accompagné par le quatuor Varèse, ainsi que Makrokosmos de George Crumb pour le label du Printemps des Arts de Monte Carlo.

Son goût pour les projets expérimentaux et sa curiosité de toutes les formes d’expression artistique l’ont amené à s’impliquer dans des projets insolites, avec Lukas Hemleb dans l’adaptation scénique de la Marquise d’O de Kleist, dans l’ensemble Piandemonium (12 pianistes sur 6 pianos), où au centre des performances sur les pianos modifiés conçus par Tal Isaac Hadad dans le cadre de la FIAC 2011 et 2012 au Grand Palais à Paris. Il accompagne des films muets avec ses propres improvisations au Musée d’Orsay et au Musée du Louvre.

Stéphanos Thomopoulos est le premier pianiste en France à réaliser un Doctorat d’Interprète au CNSMDP sous la direction de Gérard Pesson. Ce travail de recherche l’amène à donner des concerts et à participer à des conférences autour de Xenakis, ainsi qu’à participer à l’ouvrage collectif « Performing Xenakis » (Pendragon Press). Il fait la préface pour la réédition des œuvres pour piano de Iannis Xenakis aux éditions Salabert.

source https://www.stephanos-thomopoulos.com

Michel Pascal présentera l’UPIC, dispositif d’informatique musicale inventé par Xenakis, sur lequel il a travaillé au début des années 1980.

Voici ce qu’en dit le site de Radio France :

En 1966, Xenakis fonde sa propre école musicale, huit ans après le GRM de Pierre Schaeffer et quatre ans avant l’IRCAM de Pierre Boulez. Nommé « l’Équipe de Mathématique et Automatique Musicale » (EMAMu) puis le « Centre d’Etudes de Mathématique et Automatique Musicale » (CEMAMu) en 1972, le centre est spécialisé dans la composition assistée par ordinateur.

Il développe notamment l’outil de composition UPIC en 1977 (Unité Polyagogique Informatique du CEMAMu). Les ordinateurs désormais suffisamment puissants pour gérer à la fois l’entrée graphique et la synthèse sonore, Xenakis développe un logiciel graphique intuitif par lequel l’utilisateur peut dessiner des ondes sonores et les organiser en une partition musicale. Avec UPIC, l’utilisateur est ainsi capable de générer graphiquement tous les aspects d’une composition électroacoustique afin de libérer le compositeur des complexités du logiciel ainsi que des restrictions de la notation musicale conventionnelle.

En 1985, le CEMAMu devient Les Ateliers UPIC, avec le soutien de Maurice Fleuret, directeur de la Musique et de la Danse au Ministère de la Culture. Il est renommé le « Centre de création musicale Iannis-Xenakis » (CCMIX) en 2000 et finalement le « Centre Iannis Xenakis » après son accueil en 2010 à l’Université de Rouen Normandie. Le partenariat avec l’université devient institutionnel en 2021.