Trois créations : Dédale de Manon Lepauvre pour violon, violoncelle, karlax et sextuor de violoncelles d’élèves du conservatoire de Nice, avec électronique temps réel, commande d’État 2023. Archimède pour violon et électronique et Marelle pour violoncelle et électronique, de Michel Pascal, pour jeunes musiciens en cycle 1 ou 2 https://dhalmann.fr/music/
Au même programme : La fragilité est une constante fluide de Michel Pascal pour violon, violoncelle et électronique, commande d’Etat 2022 et Ripples never come back de Michele Tadini, pour violon, violoncelle, karlax et électronique commande Studio Art Zoyd 2016.
L’Ensemble Fabrique Nomade est en résidence au Conservatoire Camille Saint-Saëns de Dieppe. Il bénéficie du soutien de la DRAC Normandie, de France Relance, de la Maison de la Musique Contemporaine, de l’ODIA Normandie / Office de diffusion et d’information artistique de Normandie et du mécénat de la société IDEACT.
https://www.fabriquenomade.fr/fabrique-nomade-densite-du-geste/
Musiciens de l’ensemble :
Francis Faber, karlax (*)- http://www.dafact.com/ – Étienne Graindorge, ingénieur du son – Martina Rodriguez, violoncelle – Szuhwa Wu, violon (**)
(*) Masterclass dans l’auditorium le mardi 2 avril de 18h à 19h30
(**) Masterclass dans l’auditorium le mercredi 3 avril de 10h30 à 12h00
Francis Faber / Formé à l’université (Rouen) et au CNSMD (Paris), il est artiste, musicien et pédagogue, et anime l’Ensemble de musique de chambre électronique Fabrique Nomade. Depuis 1980, il privilégie le jeu électronique en temps réel, compose pour diverses formations, joue des instruments numériques (wiimote, karlax) et conçoit des installations interactives dans des lieux non conventionnels. Il intervient dans différentes structures pédagogiques autour de la composition contemporaine, du son et de l’image animée en direct. Il initie en 2015 une série de « duos électriques », courtes pièces pour instrumentistes « augmentés » de second cycle de conservatoires.
Étienne Graindorge / Est particulièrement impliqué dans les concerts et spectacles expérimentaux et contemporains. Il collabore très régulièrement en tant qu’ingénieur du son et interprète électronique avec des ensembles tels que 2e2m, Soundinitiative, Miroirs Etendus, ou des interprètes tels que Gwénaëlle Rouger ou Marie Ythier, pour des créations scéniques et musicales, principalement autour du répertoire du XXIème siècle. Il est également directeur artistique et ingénieur du son lors d’enregistrements de disques ou de concerts, allant de la musique ancienne à la chanson actuelle, avec par exemple Benoît Cambreling, l’Ensemble Les Meslanges, l’orchestre Les Friovités Parisiennes, les concerts de Radio Classique. Il enseigne depuis 2013 l’informatique musicale aux étudiants ingénieurs du son du Conservatoire de Paris.
Martina Rodriguez / Originaire de Montevideo, elle poursuit ses études à Buenos Aires puis à Paris avec Philippe Muller, Marc Latarjet et Christophe Roy. Elle se produit en soliste et en musique de chambre classique en Europe et en Amérique latine. Avec l’ensemble de violoncelles contemporains Nomos (Disque Kagel, Aperghis prix Charles Cros, 5 étoiles de la Musique), elle rencontre pour travailler les créations, de belles personnalités de compositeurs français et étrangers (Kagel et Aperghis entre autres). Elle joue depuis 2008 avec la Cie Les anges au plafond pour laquelle elle coécrit les musiques et tourne en Europe plus de 400 dates avec plusieurs spectacles (le dernier “Les mains de Camille” à fait objet d’un disque du label Vand’oeuvre). Curieuse des nouvelles rencontres, elle collabore avec divers artistes dans la chanson, le théâtre, la danse, les musiques de films…
Szuhwa Wu / Nombreuses performances aux États- Unis, en Asie et dans toute l’Europe. Master en violon à la Juilliard School de New York, Master de l’Université d’ Harvard, Solistendiplom à la Musikhochschule de Zurich. Musique contemporaine au Festival de Lucerne avec Pierre Boulez, création américaine de “Winter Fragments” de Tristan Murail à New York, violon solo du New Juilliard Ensemble, de l’ensemble Argento à New York et de l’ensemble Tzara à Zurich, concerts transculturels au Centre Pompidou à Paris comme en Pays Dogon au Mali, et collaborations diverses avec compositeurs, danseurs, acteurs, poètes et musiciens de différents horizons en France et à l’étranger. Titulaire du CA de violon, elle mène aussi une carrière d’enseignante au Conservatoire de Besançon.
Jeunes élèves instrumentistes du Conservatoire :
Ariane Christensen, Zhu Dehon, Emmanuel Faucheux, Lila Reine Fouche, Lilou Jean-Pierre, Louise Jacob, Stella Michelangeli, Maxime Orban
Issus des classes de violoncelle de Brigitte Blondeau, Guillermo Lefever, Stéphanie Arnoult, et de violon de Sylvie Gaglio
Compositeurs et œuvres :
Manon Lepauvre / https://manonlepauvre.wixsite.com/website-1 Commence son voyage musical par la pratique de la flûte traversière. Elle intègre en 2012 la classe de composition de Marco Suarez et poursuit sa formation de compositrice avec Martin Matalon puis au Conservatoire National Supérieur de Lyon et de Paris avec Frédéric Durieux. Depuis 2019, elle reçoit des commandes de la part des ensembles K/D/M, Sillages, Multilatérale, Écoute, 2E2M, le Quatuor Aeolina … En parallèle elle enseigne l’éveil musical pour les enfants de moins de 6 ans dans une école associative. Elle attache un intérêt particulier à la transmission de la musique contemporaine pour le jeune public, elle a écrit trois spectacles pour enfants dont La Morsure de la Limace pour le Concert Impromptu. Elle bénéficie de commandes d’État et de la bourse des aides au projets de le Fondation Société Générale.
Dédale / La pièce emprunte un double sens, celui du personnage de la mythologie doté d’un immense talent pour l’invention et la fabrication d’objets que pourraient être les instruments novateurs de Fabrique Nomade, mais également un lieu où l’on risque de se perdre en détours. Ce double est éclairé par le partage de plateau entre un ensemble de musiciens professionnels devant lequel évolue son reflet, incarné par les 6 étudiants en violoncelle. Les relations se tissent en plans sonores superposés comme un seul instrument, ou au contraire se fragmentent en atomisations perturbatrices, dans un dédale de couleurs sonores.
Michel Pascal / https://studio-instrumental.fr/artistes/membres-actifs/michel-pascal/
La fragilité est une constante fluide / Une musique en prise avec la notion d’assèchement. Des matières riches issues de frottements d’archet se transforment et s’évaporent. De l’épaisseur vue à la loupe de ces frottements naissent quantités de petits éléments à hauteurs chantables : des fragments de modes, des intervalles, des embryons d’harmonies flottantes, des scintillements, des émergences… Certains modes s’enroulent en rubans comme des fragments d’ADN. Métaphore d’une vie émergeant de grouillements au creux des interstices de la matière inerte. Mais depuis l’anthropocène, avec la domestication, puis le pillage de la matière par l’être humain, avec son raffinement irraisonné des ressources brutes pour en extraire des éléments à la symétrie plus simple comme cristaux et plastiques, la Croissance comme seule déesse nous précipite vers un dangereux appauvrissement de la vie. Ce qui grouillait dans l’épaisseur des humus, qui colonisait tant de niches fluides s’assèche désormais à grande vitesse et nous rappelle à notre fragilité. La lente métamorphose des frottements se dissipe ainsi en intervalles plus familiers, mais semble conduire inexorablement au désert.
Szuhwa Wu Martina Rodriguez
Marelle / Le violoncelle pose ses notes comme des pieds sur une marelle. Ils lancent des pizz impossibles, qui ont tendance à rebondir comme de tout petits cailloux, et s’échapper peu à peu vers le « ciel », à l’instar des joueurs qui s’y stabilisent.
Archimède / Percuter, frotter, glisser… De la corde la plus grave du violon, chaque son se met un peu à flotter, génère quelques bulles qui glissent en mousses, comme poussées par le principe d’Archimède, elles s’élèvent lentement vers une surface indistincte.
Michele Tadini / https://micheletadini.net/about-me/works/ Compositeur et professeur de composition au CNSMD de Lyon. Il est diplômé du Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan en guitare, en composition et en musique électronique puis a étudié avec Franco Donatoni à Milan. Il a dirigé les centres Tempo Reale à Florence (fondé par Luciano Berio) et IRMus à Milan, et le département de recherche et production du centre AGON – Acustica Infor- matica Musica à Milan. Sa musique a été interprétée dans de nombreux festivals en Europe, États- Unis, Amérique La- tine, Canada, Japon et Australie. Il écrit aussi des œuvres pour théâtre, danse, vidéo, installations interactives, radio et télévision. En 2022 “Tamburi nella notte” pour 100 percussionnistes (Ravenna Festival) et le spectacle “Found In Translation” avec la chorégraphe Susanna Beltrami et la collaboration de Diego Ronzio.
Ripples never come back / Ripples signifie vaguelettes, ondulations (dans le titre il y a une référence directe à une pièce de Genesis – dans la partition aussi mais un petit plus cachée dans les arpèges et dans une sorte de mélodie faite par des notes sans attaques). Comme un caillou tombant dans l’eau communique son énergie (dans la partition les premiers pizzicato des cordes) et provoque des irradiations circulaires autour du centre, dans la partition, l’écriture se développe selon ces mêmes principes. L’objet musical (le pizz) jeté à la fois dans les traitements électroniques et dans le processus compositionnel, progresse vers une complexification en provoquant ses propres irradiations, ses propres transferts d’énergie. L’énergie se libère au moment de la « prise d’autonomie » des vagues, transformées en arpèges dans la partie du karlax – partie qui va conduire la pièce jusqu’à sa fin en pianissimo, avec un sorte de polyrythmie entre une valse cachée et des groupes rythmiques binaires. Les vagues ne reviennent jamais, elles se transforment, se développent ; elles se libèrent. Développement informatique Max/MSP Michele Tadini.