Création de “La fragilité est une constante fluide” de Michel Pascal, pour violon, violoncelle et dispositif électronique

Série “Densité du Geste” par l’ensemble Fabrique Nomade :

Mardi 03 Novembre 19h  Conservatoire Camille Saint-Saëns, Dieppe – Resa 02 32 14 44 50  lbiville@sydempad.fr

Vendredi 06 Novembre 18h Maison de l’Université  Mont Saint Aignan – Resa 02 32 76 93 01   spectacle.culture@univ-rouen.fr

Au même programme, création Peter Scartabello et œuvres de Bianchi, Collin, Faber, Kodály

La fragilité est une constante fluide – Une musique en prise avec la notion d’assèchement . Des matières riches issues de frottements d’archet se transforment et s’évaporent. De l’épaisseur vue à la loupe de ces frottements naissent quantités de petits éléments à hauteurs chantables: des fragments de modes, des intervalles, des embryons d’harmonies flottantes, des scintillements, des émergences… Certains modes s’enroulent en rubans comme des fragments d’ADN. Métaphore d’une vie émergeant de grouillements au creux des interstices de la matière inerte. Mais depuis l’anthropocène, avec la domestication, puis le pillage de la matière par l’être humain, avec son raffinage irraisonné des ressources brutes pour en extraire des éléments à la symétrie plus simple comme cristaux et plastiques, la Croissance comme seule déesse nous précipite vers un dangereux appauvrissement de la vie. Ce qui grouillait dans l’épaisseur des humus, qui colonisait tant de niches fluides s’assèche désormais à grande vitesse et nous rappelle à notre fragilité. La lente métamorphose des frottements se dissipe ainsi en intervalles plus familiers, mais semble conduire inexorablement au désert.

Fragility is a flowing constant – Here, the music is in tune with the notion of drying up. Rich materials resulting from the frictions of the bow change and evaporate. The thickness of these frictions, closely scrutinized, generates many tiny elements at singable pitches : mode fragments, intervals, embryos of floating harmonies, flutters and emergences…Some modes coil up around one another like DNA fragments. Metaphor for a life emerging from teeming hollows at the core of the inert matter. But ever since the beginning of the anthropocene era, first with the domestication process then with the plundering of resources by the human race and its irrational refining of raw materials in order to create more symmetrically simple elements such as crystals and plastics, Growth, as our only goddess, leads us to a very hazardous depletion of life. What used to be swarming in the humus layers and colonize so many humid niches is now drying out quickly, reminding us of our fragility. The slow transformation of the frictions thus fades away into more familiar intervals but seems to take us inexorably to the desert.