En partenariat avec https://www.ovni-festival.fr/
…spatialisées en 48 pistes, en temps réel, par les étudiants de la classe de musique électroacoustique.
Habituellement ce grand orchestre de haut-parleurs, permet de projeter les musiques acousmatiques. Ces musiques dont la temporalité des sons est entièrement inscrite sur un support, comme l’image l’est pour le cinéma.
Le terme acousmatique indique qu’on se trouve dans le cadre d’une musique « pure », où il n’y a rien à voir : ni instrumentiste, ni image.
L’acte de l’interprète consiste alors principalement à déployer le mouvement des sons dans l’espace de la salle de concert, ainsi qu’à ménager timbres et volumes, comme un chef d’orchestre.
Si dans les salles de cinéma, l’œuvre audiovisuelle joue également avec des sons mobiles dans l’espace. Celui-ci y est à contrario entièrement fixé sur un support standardisé et totalement au service de la dramaturgie.
Avec les vidéomusiques, le champ des musiques électroacoustiques offre un spectacle audiovisuel particulier, dans lequel le compositeur est généralement à la fois réalisateur du visuel et des sons.
Contrairement au cinéma, ces derniers sont prévus pour être spatialisés sur de grands dispositifs, organisés spécifiquement pour l’espace acoustique de projection, avec un interprète en temps réel, comme dans les musiques acousmatiques.
Le spectacle de ce soir offre quatre relations variées du rapport musique/image dans ce cadre, conçues par quatre créateurs. Le cinquième poursuit notre collaboration avec le concours international de composition acousmatique Klang!
AU PROGRAMME
DERIVE (2010)
projection du son, Natalia Ardis
Cette Dérive est celle de l’exploitation aveugle de notre terre dévastée, étouffée sous
nos déchets dans un labyrinthe en forme de spirale. Et pourtant… la vie continue.
Bourse de création, Conseil des Arts du Canada.
L’AILLEURS TOUJOURS (2014)
projection du son, Dimitra Kamari
Ces images évoquent l’errance, une migration sans fin dans un espace où les limites s’effacent, où les frontières sont vagues; un lieu qui ne semble jamais pouvoir être atteint et dilue dans l’ombre les pas du voyageur multiplié.
Temps indécis, le but est incertain.
Francis Dhomont
est né le 2 novembre 1926 à Paris. Mû par sa passion pour la musique, il étudie la composition aux côtés de Ginette Waldmeier, Charles Koechlin et Nadia Boulanger. Passées ses premières expériences dans le domaine du répertoire instrumental et vocal, il se tourne instinctivement vers l’électroacoustique, à travers laquelle il perçoit un formidable champs d’investigation du sonore. L’intérêt de Francis Dhomont pour la composition sur bande le conduit, dès l’installation en Provence de son studio personnel (1963), à se consacrer exclusivement à la production d’œuvres acousmatiques. Tandis que sa musique se fait progressivement connaître, il conforte sa formation initiale par un stage au GRM (1973-1974) et préside le festival « Musiques multiples » de Saint-Rémy-de-Provence. Les décennies qui suivent, durant lesquelles Francis Dhomont partage son temps entre le Québec et la France, sont particulièrement fructueuses pour le compositeur. Artiste en résidence à la Faculté de musique de l’Université de Montréal où il enseigne par la suite, il obtient, en 1981, le premier prix du Concours international de musique électroacoustique de Bourges. Suivent plusieurs commandes d’État et de multiples distinctions qui le font apparaître comme un compositeur incontournable. La production acousmatique de Francis Dhomont compte une cinquantaine d’œuvres parmi lesquelles on distingue également des créations radiophoniques et des « musiques d’application ».
Inés Wickmann
est née à Bogotá en Colombie, elle a réalisé des études d’Architecture d’Intérieur à l’Université Javeriana à Bogotá et des études d’Arts Plastiques à l’Université Nationale de la même ville. Elle a complété une maîtrise en Arts Visuels et Médiatiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle a suivi des ateliers de cinéma d’animation à Paris et elle a poursuivi également des études de musique et produit à la radio colombienne différentes suites d’émissions sur la musique contemporaine. Elle a enseigné les arts plastiques dans plusieurs universités à Bogotá. Sa pratique multidisciplinaire, qui a comme origine la peinture, évolue vers l’objet tridimensionnel, l’installation et la vidéo. Elle a réalisé de nombreuses expositions solo et de groupe, notamment en Colombie, au Mexique au Canada (Québec), en France et ses vidéos sont présentées dans divers festivals internationaux. Actuellement elle vit et travaille en France.
https://electropresence.com/en/bio/wickmann_in/Inés_Wickmann
FLUX OF KLANGFARBEN (2022) second prix au concours international Klang ! 202
projection du son, Noémie Halter
Les principales sources sonores de Flux of Klangfarben proviennent principalement de quelques fragments d’instruments chinois de musique échantillonnés : Pipa, Zheng et Sheng. Ces clips sonores ont ensuite été manipulés grâce à une technique similaire au «développement par variations», telle que l’utilise Brahms et d’autres. Il s’agissait d’élaborer toutes les possibilités de transformation de la matière, et par-delà, d’abstraire ou de «blanchir» leur identité afin d’obtenir les gestes sonores souhaités, et en particulier, la «mélodie de timbre» (Klangfarben) de l’œuvre. Les sons traités ont été ensuite «organisés» (selon le mot d’E.Varèse) ou «micro-montés numériquement» (selon le mot de H.Vaggione) pour créer de multiples intérêts artistiques au long de la composition, et particulièrement une expressivité de la fluctuation des lignes de timbre au cours de leur évolution dans le temps. Par analogie au concept de «micropolyphonie» chez G.Ligeti, la ligne individuelle de mélodie de timbre dans Flux of Klangfarben contribue également à la synthèse de la totalité du spectre timbral de la composition ; cette ligne individuelle reste cachée au niveau microscopique, tantôt plonge dans le monde sous-marin, tantôt remonte à la surface pour interagir avec d’autres mélodies timbrales; du coup, un flux, une fluctuation du timbre se créent et s’entendent tout au long de l’œuvre. Flux of Klangfarben a été réalisé au Sound Lab de l’Université Nationale Yang Ming Chiao Tung (NYCU) à Taiwan.
Yu-Chung Tseng
est Professeur de composition de musique électronique à l’Institut de musique de l’Université Nationale Chiao Tung à Taiwan, sa musique a été récompensée et sélectionnée dans de nombreux concours internationaux dont : Bourges (GMEB), Concours Pierre Schaeffer, Cittàdi Udine, Musica Nova, Métamorphoses, ICMC 2011. Les œuvres de Tseng ont également été interprétées dans de nombreux festivals et conférences, notamment en Chine, en Corée du sud, en Allemagne, au Japon, en Israël, à Singapour, aux Philippines, à Taiwan, en République Tchèque, et en France. Sa musique est enregistrée sur différents labels : CDCM (États-Unis), Discontact iii (Canada), Pescara (It.), Contemporanea (It.), Metamorphoses (Belgique), Seamus (USA), KECD2 (Danemark), Musica Nova (Tchèque). ), DVD ICMC, Il suono delle lingue (It.) et Electroacoustic & Beyond 7 (Royaume-Uni).
Source : https://klangacousmonium.wordpress.com/
TESSERACT (2017)
projection du son, Heja Can Deniz
Un tesseract, également défini comme un hypercube, est l’équivalent d’un cube à quatre dimensions. Cette vidéo crée la possibilité d’un voyage à travers les six faces d’un cube, et comment elles peuvent être transformées et projetées en un tesseract, à l’aide de différents procédés : translation, rotation, fragmentation, explosion et implosion, etc.
João Pedro Oliveira
occupe la Chaire Corwin Endowed en composition de l’Université de Californie à Santa Barbara. Il a étudié l’orgue, la composition et l’architecture à Lisbonne. Il est titulaire d’un doctorat en musique à l’Université de New York à Stony Brook. Son catalogue comprend des créations pour l’opéra, l’orchestre, la musique de chambre, la musique électroacoustique et la vidéo expérimentale. Ses œuvres ont été primées plus de 70 fois dans des manifestations internationales, dont trois Prix au Concours de Musique Électroacoustique de Bourges, le prestigieux Prix Magistère, le Prix Spécial Giga-Hertz, le 1er Prix aux concours Métamorphoses, Yamaha-Visiones Sonoras et Musica Nova. Sa musique est enregistrée sur plus de 60 CD, dont 11 monographiques. Il a enseigné à l’Université d’Aveiro (Portugal) et à l’Université Fédérale du Minas Gerais (Brésil). Ses publications comprennent plusieurs articles dans des revues et un livre sur la théorie musicale du XXe siècle.
Source : https://www.jpoliveira.com/
HATHOR’S MIRROR (2019)
projection du son, Elise Heinisch
Déesse égyptienne liée à la danse et à la création artistique, Hathor possède un double visage, plus sombre. Hathor’s Mirror est une libre interprétation de cette dualité, présente en chacun de nous.
Julie Mansion-Vaquié
est Maître de conférences à l’Université Côte d’Azur, spécialiste des Popular Music, elle s’intéresse à la re-création scénique ainsi qu’aux rapports du son à l’image. Elle co-dirige le MSc Scoring for Visual Media and Sound Design. Membre du laboratoire CTELA, ainsi que de l’IASPM francophone, elle participe au réseau universitaire sur la chanson, elle est aussi membre de Studio Instrumental, titulaire d’un DEM de composition électroacoustique (prix SACEM). Finaliste du concours Klang! 2015, et lauréate doublement primée au concours Petites Formes 2018, ses œuvres de diverses natures (pièces instrumentales, mixtes, vidéo-musiques, électroacoustiques) sont régulièrement programmées en France et à l’étranger.
TRANSMISSIONS II (2015)
projection du son Louis Ferrari
Suite de Transmissions, pour chœur, traitement et vidéo, composée en 2012 pour la chorale KorVest (Bergen, Norvège), dans laquelle les voix créaient et modifiaient le contenu de la vidéo. Dans Transmissions II, j’ai raffiné plus avant les diverses techniques de visualisation sonore par le biais de plusieurs types d’oscilloscopes. J’applique à ces réinterprétations simples une série de traitements vidéo pour produire des relations plus complexes entre image et musique.
La musique de Transmissions II se compose surtout de signaux et de bruits électroniques, ce qui donne un morceau plutôt brut qui rappelle une de mes œuvres antérieures intitulée… Raw («Brut»). De plus, j’ai réutilisé quelques matières sonores microsillonnesques qui figurent dans Grooves. Ces éléments partagent des similitudes bruitistes; l’environnement sonore de Transmissions II leur donne une nouvelle identité.
Ce morceau s’inscrit lui aussi dans cet axe stylistique où je cherche à faire tomber les barrières esthétiques entre l’électroacoustique d’un côté, l’électronica et la «noise» de l’autre.
Transmissions II est une commande de la radio nationale suédoise, Sveriges Radio.
Åke Parmerud
fait carrière dans la musique contemporaine et les arts multimédias depuis la fin des années 70. Bien qu’il ait d’abord reçu une formation de photographe (1972-74), il a étudié ensuite la musique à l’université puis au conservatoire de Göteborg (Suède). Son œuvre, constituée surtout de musiques électroacoustiques et instrumentales, comporte aussi un vaste échantillon de musiques expérimentales modernes liées aux domaines de la danse, du cinéma, de l’art interactif, du multimédia, du théâtre et de la vidéo.
La musique d’Åke Parmerud a été célébrée maintes fois depuis que Närheter a remporté un premier prix au 5e Concours international de musique électroacoustique de Bourges (France, 1978). Ses œuvres lui ont valu 17 prix internationaux et 3 grands prix suédois. Il a représenté la radio nationale suédoise au Prix Italia à deux reprises.
Ses œuvres multimédias The Fire Inside, The Living Room et Lost Angel ont été présentées à Berlin (Allemagne), Göteborg (Suède), León (Espagne), Mexico (Mexique), Paris (France) et Reykjavik (Islande).
Il reçoit fréquemment des commandes de grandes institutions internationales et ses œuvres sont largement diffusées à travers le monde. Sa pièce Grains of Voices a reçu sa création au siège social de l’ONU à New York (NY, ÉU), en 1997, à l’occasion de la Journée des Nations unies. Sa musique est parue sur de nombreux disques et compilations; il a remporté deux fois le prix suédois Grammis de l’Album de musique classique de l’année.
À la fin des années 80, il s’est allié au compositeur Anders Blomqvist; leurs concerts (ponctués de feux d’artifice) ont connu un grand succès à travers l’Europe pendant près d’une dizaine d’années. Åke Parmerud se produit aussi en concert électroacoustique, souvent en solo, jouant de divers instruments interactifs, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.
Ces dix dernières années, Åke Parmerud s’est attelé à la conception de sons et de logiciels novateurs pour des installations audiovisuelles interactives, en Suède et dans plusieurs collaborations internationales. De 1999 à 2006, il a travaillé étroitement avec Boxiganga (Danemark) à la conception de solutions interactives en concert. En 2000, 01 et 02, il s’est associé, à titre de compositeur, concepteur sonore et concepteur logiciel, au chorégraphe québécois Pierre-Paul Savoie. Enfin, avec Olle Niklasson, il a fondé la société AudioTechture qui se spécialise en conception acoustique intérieure pour divers environnements allant de la maison privée à l’espace public.
Il a été admis à la Kungliga Musikaliska Akademien (Académie royale suédoise de musique) en 1998.
[traduction française: François Couture, iv-15] – Source : https://electrocd.com/