Jeudi 18 Novembre 2021 19h Maison de l’Université Mont Saint Aignan, création de « La fragilité est une constante fluide » de Michel Pascal par l’ensemble Fabrique Nomade

Cette pièce pour violon (Szuhwa Wu), violoncelle (Martina Rodriguez) et électronique a fait l’objet d’une aide à l’écriture d’une œuvre musicale originale du Ministère de la Culture Français en 2020. ll s’agit du report de la création originellement prévu à Taïwan, en raison de la pandémie de Covid19.

Le programme comprend également les œuvres suivantes

Second Life de Thomas Collin
pour Saxophone Baryton et karlax

Astragalomancy de Peter Scartabello
pour guitare et bande
création mondiale

Fogg de Lorenzo Bianchi Hoesch
violon, violoncelle, karlax et électronique commande INA/GRM

L’ensemble Fabrique Nomade : Thomas Collin et Francis Faber, karlax -Etienne Graindorge, ingénieur du son – Julien Payan, guitare – Martina Rodriguez, violoncelle – Marielle Tupin, saxophone – Szuhwa Wu, violon – Régie lumière, Virgile

« La fragilité est une constante fluide » est une musique en prise avec la notion d’assèchement. Des matières riches issues de frottements d’archet se transforment et s’évaporent. De l’épaisseur vue à la loupe de ces frottements naissent quantités de petits éléments à hauteurs chantables: des fragments de modes, des intervalles, des embryons d’harmonies flottantes, des scintillements, des émergences… Certains modes s’enroulent en rubans comme des fragments d’ADN. Métaphore d’une vie émergeant de grouillements au creux des interstices de la matière inerte. Mais depuis l’anthropocène, avec la domestication, puis le pillage de la matière par l’être humain, avec son raffinement irraisonné des ressources brutes pour en extraire des éléments à la symétrie plus simple comme cristaux et plastiques, la Croissance comme seule déesse nous précipite vers un dangereux appauvrisse-ment de la vie. Ce qui grouillait dans l’épaisseur des humus, qui colonisait tant de niches fluides s’assèche désormais à grande vitesse et nous rappelle à notre fragilité. La lente métamorphose des frottements se dissipe ainsi en intervalles plus familiers, mais semble conduire inexorablement au désert.

Deux extraits en vidéo ici : https://vimeo.com/755604902