Jeudi 7 Novembre,18h30, Auditorium Joseph Kosma, Nice, grand concert acousmatique.

Au cours de cette semaine Studio Instrumental et la classe de composition électroacoustique du Conservatoire s’associent au concours international Métamorphoses 2024(*) et à l’Ensemble Inicia! pour commémorer le centenaire de la naissance du compositeur vénitien Luigi Nono, l’un des pionniers du genre en Italie, mort en 1990.

-entrée libre-

Au programme :

Here one moment, Premier prix de la catégorie A au concours international de musique acousmatique Métamorphoses, Bruxelles 2024. Projection du son : Alec Thackerey, James Nicolaï

Une carte postale du Pays de Galles.

Le mot gallois « hiraeth » (prononcé [hɪraɨ̯θ, hiːrai̯θ]) peut être interprété comme une sorte de mal du pays, pour une époque et un lieu qui n’existent que dans la mémoire. Une nostalgie qui surgit à des moments inattendus, changeant de forme à mesure que les contextes changent et que les souvenirs prennent de nouvelles significations.

En utilisant le lieu où l’on vit, la maison, comme allégorie pour « hiraeth », le compositeur a sélectionné divers sons pour leur capacité à faire surgir de forts souvenirs personnels. Ces matériaux sont recontextualisés au fur et à mesure que l’on s’aventure dans les espaces de vie, ils se teintent de nouvelles émotions et d’associations pendant que l’environnement évolue autour d’eux. Chaque transformation révélant des couches de nuances de « hiraeth ».

source LinkedIn

Cameron Naylor est compositeur électroacoustique et  artiste sonore. Ses recherches portent sur les méthodologies de composition pour la narration musicale dans des supports fixes et des installations. Lauréat du Presidential Doctoral Scholar, il entreprend actuellement un doctorat au Novars Research Center à Manchester (UK). Sa musique a remporté le premier prix du Concours international de musique électronique Iannis Xenakis 2023 et le prix de distinction du MA/IN23. D’autre part, elle a été jouée et exposée au Royaume-Uni et à l’étranger, notamment au festival Ars Electronica (Linz, 2023) et au sommet du G20 (New Delhi, 2023).


Répliques, commande de L’INA-GRM 2006. Projection du son : Fredo Piraino, Leonard Delor

Comment vivre l’accalmie, le silence immense après un séisme. Le soulagement d’être resté en vie. L’acuité démultipliée des sens en alerte dans l’attente de répliques. Le moindre mouvement, le plus petit son traduisent désormais l’inquiétude et le risque. Et le chaos des vestiges alentours, la solide verticalité, la défunte sécurité de parois désormais couchées. 

Temps étiré.

Porter une oreille inquiète sur les matériaux de mon orchestre imaginaire comme autant de ruines, être à l’écoute de micro-tremblements encore actifs d’une voix intérieure défaite de fatigue, qui épie les indices furtifs de répliques possibles.

Temps distendu.

Chercher dans les fragments instables de quelques spectres multiphoniques des cordes du violoncelle ou du tube de la clarinette, un bras tendu, une voix aimée à extirper des décombres.

Réalisé à partir du matériau de Puzzle (CD INA_C 2015, 2000), augmenté des violoncelles de Frédéric Dupuis et Bernard Amrani, des contrebasses de Jean Paul Celea et Barre Phillips et de la percussion de Frédéric Daumas.

photographie © Luc Henri Fage

Michel Pascal a investi une grande variété de répertoires : musiques acousmatiques, instrumentales, vocales, live electronic, théâtre musical, installations interactives, musiques d’applications pour l’audiovisuel ou la danse. Si son style peut de ce fait varier considérablement selon les productions, il reste cependant fidèlement attentif à un raffinement de l’écriture entre note et son. Un axe fondamental de son travail concerne la mutation des instruments par leur liaison aux nouvelles technologies. Dans le domaine acousmatique, il en résulte des musiques essentiellement dépendantes du support, mais qui n’absorbent pas totalement gestes et sons instrumentaux, ce qui l’a conduit à qualifier ce mode de composition d’acousmatique instrumentale. Aux claviers électroniques, il s’est attaché à développer un type d’expressivité décrit comme à l’intérieur même du son, travaillant avec des musiciens pratiquant aussi bien les musiques écrites que l’improvisation. Assistant musical au Centre International de Recherche Musicale de1983 à1996, il enseigne depuis1988 au Conservatoire de Nice – Université Côte d’Azur.


Useless box, finaliste de la catégorie B au concours international de musique acousmatique Métamorphoses, Bruxelles 2024. œuvre choisie par les étudiants de la classe de composition de musiques électroacoustique du conservatoire de Nice. Projection du son : José Santoro, Selen Safak

La pièce débute par le son résonant d’une boîte en bois frappée. Elle semble d’abord vide et inutile, mais va révéler un contenu qui transporte le spectateur dans des mondes à la fois réels et fantastiques. De l’emblématique boîte de Pandore à l’intrigante expérience de pensée du chat de Schrödinger, le récit se déroule en fusionnant l’étrange, l’énigmatique, l’amusant, le théâtral et le terrifiant.

Chaque son, depuis des sifflements inquiétants jusqu’à des coups tonitruants, va prendre vie, chargé de symbolisme et de sens. « Useless Box » commence et se termine par une citation de la marche militaire de Julius Fučík de 1897 « Entrée des gladiateurs », et fonctionne selon un paradigme en trois étapes : ressentir, penser et agir.

source Facebook

Né en Grèce en 1974, Panayiotis Kokoras étudie la composition et la guitare classique à Athènes. En 1999, il poursuit ses études en Angleterre où il obtient un doctorat en composition à l’Université de York avec le soutien notamment du Comité de recherche en arts et en sciences humaines (AHRB) et de plusieurs bourses d’études Aleksandra Trianti (Societé des amis de la musique). Il reçoit des commandes d’institutions et de festivals comme la fondation Fromm (Université de Harvard), l’Ircam, le festival Mata (New York) et le festival Gaudeamus (Pays-Bas). Ses oeuvres sont données régulièrement dans le monde entier et ont été sélectionnées dans divers concours internationaux.
Sa musique s’intéresse à la morphologie sonore et sa précision chrono-topologique ainsi qu’à la structure physique du son et de sa perception. Elle témoigne de l’influence de l’électroacoustique sur l’écriture instrumentale et réciproquement. Son catalogue comprend une trentaine d’oeuvres, allant de pièces acoustiques à des œuvres pluri-médias, des improvisations et des pièces pour bande.
Panayiotis Kokoras est vice-président fondateur de l’Association des compositeurs grecs de musique électroacoustique (HELMCA) et enseigne à l’Institut de Technologie et d’Education de Crète (département Technologie et Acoustique Musicales). Depuis 2005, il donne des conférences à l’Université Aristote de Thessalonique (Grèce). Ses œuvres sont éditées chez Spectrum Press, NOR, Miso Music, SAN/CEC, Independent Opposition Records, ICMC 2004, et distribuées en éditions limitées chez LOSS, Host Artists Group, Musica Nova et Computer Music Journal (MIT Press).


Die Ermittlung, note sur la musique de scène d’après Peter Weiss (1965). Projection du son : Noémie Halter, Iker Gonzalez.

Fils d’un petit industriel juif ayant fui le nazisme en s’installant en Suède, Peter Weiss (1916-1982) écrit la pièce de théâtre L’Instruction (« Die Ermittlung ») en 1965, d’après des notes prises pendant le procès de criminels nazis, responsables du camp d’Auschwitz. Cet « oratorio en onze chants » sera la naissance du théâtre documentaire, l’une des nombreuses tentatives de renouvellement du genre théâtral au XXe siècle. Luigi Nono en écrivit une musique d’accompagnement, pour bande magnétique seule, la même année. Outre les grands thèmes chers au compositeur (résistance à l’oppression, dénonciation de l’injustice, engagement politique), on y retrouve les grandes Constantes musicales du style de Nono, à savoir une exigence poussée de l’écoute (la fameuse « tragédie de l’écoute », sous-titre de son Prometeo), une concentration sur le phénomène sonore per se, et Une dramaturgie de la forme musicale fondée sur de subtils alliages de sons bruiteux et de violentes déflagrations orchestrales de nature fragmentaire, le tout enveloppé dans un flux continu de voix fantomatiques transformées par l’électronique.

Source : www.nndb.com

Luigi Nono (1924-1990) est un compositeur italien. Après des études musicales réalisées presque en autodidacte, il devient l’élève du chef d’orchestre Hermann Scherchen en 1948, qui lui fait découvrir Arnold Schönberg et Anton Webern. Il adopte alors dans sa propre musique la technique sérielle, mais de manière assez libre, lyrique et toujours expressive. 

Il épouse en 1955 Nuria Schönberg, fille du célèbre compositeur, puis écrit nombre d’œuvres pour orchestre ou divers ensembles instrumentaux, avant de se concentrer davantage sur la musique « électroacoustique », qu’il tente de diffuser hors des circuits traditionnels de la musique contemporaine, dans une démarche à l’inverse de tout élitisme.  

Luigi Nono est également connu pour son engagement politique, luttant par sa musique contre toute forme d’oppression, d’injustice et de violence. La voix humaine, et en particulier féminine, sera ainsi, dès le début, son « instrument » de prédilection, qu’elle soit individuelle ou bien partie intégrante d’un chœur. Nono est enfin un penseur de l’écoute, jusqu’à l’extrême, prônant la concentration sur le phénomène sonore aux confins du silence

Note sur la vidéo

Dans une ambiance dramatique, un film en noir et blanc, inspiré du style Bauhaus, aux images furtives, rappelant les tensions des procès d’après-guerre, dans les années 1945 – 1950.

Lorsque ces innocents, victimes d’assassinats, d’exterminations, de déportations, sont confrontés à leurs bourreaux, qu’ils doivent juger dignement.

N’oublions pas le courage de ces hommes et femmes, persécutés.

Nous leurs devons, dès 1946, la reconnaissance des crimes de guerres adoptée à l’unanimité par les membres des nations unies, et en 1948, la convention pour la prévention du crime de génocide.

source https://www.tehosart.net/pages/9535/biography

Tehos
Artiste contemporain Français, né en 1966, vivant à Nice.
Son travail protéiforme, explore plusieurs techniques, collage, peinture, photographie, vidéo, installations, œuvres inclusives dans des mondes virtuels. Il ne cesse d’expérimenter de nouvelles voies, se remettant constamment en question. Tehos est particulièrement attiré par les liens entre le langage et l’art, au-delà de la simple valeur esthétique d’une œuvre. Il a à son actif de nombreuses expositions. Ses œuvres sont exposées et publiées dans de nombreux pays. Il réalise la couverture du livre « La légende de Bruno et Adèle » (Amir Gutfreund – Prix Sapir), l’une des affiches du Salon Art Monaco 2014. Le monde diplomatique, illustre ses articles à plusieurs reprises avec ses œuvres.
En 2020 ses doubles têtes sont exposées sur plus de 1000 écrans (dont plusieurs écrans géants) à Dubaï et Abu Dhabi. Plusieurs fois primé, il remporte notamment le prix du Jury Aiap Unesco en Décembre 2011 pour son film « les arbres cinétiques ».


Ce temps fort débutera dès le lundi 4 novembre à 18h30 dans Micadôme, l’espace immersif 32 pistes du Conservatoire de Nice – Université Côte d’Azur par la projection sonore des « Chants de l’Olympe »de Patrick Marcland et Gualtiero Dazzi. Reprise chaque soir à la même heure les mardi 5, mercredi 6 et vendredi 8 novembre, 

Il s’agit de la création d’une nouvelle version composée à partir d’un travail pédagogique unissant la pratique sportive et la musique, elle s’inspire de l’esthétique du geste athlétique dans une pratique collective et s’insère en continuité des succès de cette année olympique.

Samedi 9 novembre, concert de l’ensemble Inicia! pour flûte, saxophone, harpe, alto et sons fixés à l’Entrepont, 89 Route de Turin

– à 18h projection du film d’Olivier Mille « Archipel Luigi Nono »

– à 20h œuvres de Claude Debussy, Alain Fourchotte, Antonin Servière, Luciano Berio,  


(*) https://www.musiques-recherches.be/fr/page/52-concours