Micadôme 2023 – cinéma musical immersif pour l’oreille – première séance publique au conservatoire de Nice

Haïkus

Annette Van de Gorne

– À François Bayle, dont la recherche durable sur l’image-de-son a permis l’expérience de cette œuvre.

Inspirée par la brièveté temporelle et la longue résonance imaginative du haïku, cette pièce évoque des univers contrastés des cinq saisons japonaises dans un espace ambiophonique

La nature, son cycle des saisons et des activités humaines qui s’y rapportent, est un terrain de jeu idéal pour le paysage sonore, un genre propre à l’acousmatique que j’avais abordé avec Paysage / vitesse en 1986.

Ici, une série, par saison, de petits tableaux suscite en chaque auditeur, à partir d’une sélection de quelques haïkus japonais classiques et contemporains, un imaginaire, des images mentales, des souvenirs émotionnels. Ceux-ci s’appuient sur les mêmes images et énergies-mouvements qu’offre le répertoire occidental, d’Antonio Vivaldi à Jean-Michel Jarre.

À la qualité primordiale d’un haïku selon les disciples de Bashô, invariance et fluidité, répond le couple «permanence et variation» de la typologie de Pierre Schaeffer, celui qui caractérise tout style apollinien «où tout n’est qu’ordre et beauté» (Charles Baudelaire).

Haïkus, ses cinq saisons et ses 17 haïkus, a été réalisée de 2016 à 2020 au studio Métamorphoses d’Orphée de Musiques & Recherches à Ohain (Belgique) grâce à plusieurs bourses d’aide à la création de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Administration générale de la culture, Service de la musique). L’intégrale de Haïkus a été créée le 25 octobre 2020 durant le festival L’Espace du son au Théâtre Marni à Bruxelles (Belgique).

Séance du mardi 3 janvier 2023

1. Printemps. (2016)

En première étape, c’est le printemps qui est évoqué par une série de trois haiku : Jeux d’oiseaux, jeux d’eau, jeux d’enfants Ces trois tableaux mettent en regard des bribes du répertoire classique –shakuhachi, Messiaen, Murray Shafer, Ravel, Debussy- et des paysages sonores composés.

2. Été (2019 à Mario Mary)

On imagine l’été parce que des jeux d’insectes lancinants perturbent la torpeur d’un songe, un après-midi d’été, une sorte de voyage immobile. L’été, sa chaleur avive l’extravagance, la danse folle des feux-follets. A chaque tableau son écriture sonore et spatiale et ses images énergétiques rencontrées chez Schumann, Debussy, Ligeti, Hindemith, Berlioz, Vivaldi, Jean-Michel Jarre, Prokofiev, Dufourt ou Moussorvski.

Séance du mardi 10 janvier 2023

3. Automne a été réalisée en 2019 et 2020 au studio Métamorphoses d’Orphée de Musiques & Recherches à Ohain (Belgique). Les parties Jeux mécaniques, Jeux étendus, brouillard et Jeux répétés ont été commandées par Ars Musica pour ses 30 ans et créées le 16 novembre 2019 lors du concert Ciné-concert : Hommage à Pierre Henry dans le cadre du festival Ars Musica au Palace de Bruxelles, Belgique).

4. Hiver (2017, à Daniel Teruggi)

Hiver traduit, par le choix des thématiques imagées de chaque tableau, des sensations de temps immobile, de silence monotone, de gel et de cocon chaleureux liées à notre imaginaire de cette saison.

1. Jeu de pas sur la neige met en scène un dialogue caché entre Debussy et Vivaldi

2. Jeu monotone fait appel entre autres à Schubert (le joueur de vielle), Hindemith et Dufourt

3. Jeu de grains au coin du feu laisse transparaître des traces granuleuses de Poulenc

4. Jeu de sons s’inspire de l’écriture par inserts et substitutions d’attaques de B. Parmegiani dans le 1er et 7ème mouvement de son De natura sonorum.

Annette Van de Gorne,

Annette Van de Gorne

Après ses études classiques aux Conservatoires royaux de Mons et de Bruxelles et avec Jean Absil, elle découvre par hasard l’acousmatique au détour d’un stage en France.

Immédiatement convaincue, grâce aux oeuvres de François Bayle et Pierre Henry, du caractère révolutionnaire de cet art (bouleversement de la perception, composition renouvelée par l’écriture spectromorphologique et la conduite d’écoute, importance historique du mouvement), elle s’y initie en quelques stages, entreprend la musicologie (ULB, Bruxelles) et la composition électroacoustique avec Guy Reibel et Pierre Schaeffer au Conservatoire National Supérieur de Paris.

Elle fonde et anime Musiques & Recherches et le studio Métamorphoses d’Orphée (Ohain, 1982), ainsi qu’un cycle de concerts et un festival acousmatique L’Espace du son (Bruxelles, 1984, annuel depuis 1994), grâce à la constitution d’un ensemble de 60 haut-parleurs, un acousmonium selon le système de projection conçu par François Bayle.

Elle édite la revue d’esthétique musicale Lien et le Répertoire ÉlectrO-CD (1993, 97, 98) des oeuvres électroacoustiques. Elle fonde aussi le concours de composition Métamorphoses et le concours d’interprétation spatialisée Espace du son et constitue peu à peu le seul centre belge de documentation sur cet art…

Actuellement, sa musique étudie différents archétypes énergétiques et kinesthésiques. La nature et le monde physique sont des modèles pour un langage musical abstrait et expressif.

Deux autres domaines de recherche la passionnent : les différents rapports au mot, son et sens, qu’offrent les outils électroacoustiques et l’écriture de l’espace, considéré comme cinquième paramètre musical, en relation avec les quatre autres et les archétypes utilisés …

Immédiatement convaincue, grâce aux oeuvres de François Bayle et Pierre Henry, du caractère révolutionnaire de cet art (bouleversement de la perception, composition renouvelée par l’écriture spectromorphologique et la conduite d’écoute, importance historique du mouvement), elle s’y initie en quelques stages, entreprend la musicologie (ULB, Bruxelles) et la composition électroacoustique avec Guy Reibel et Pierre Schaeffer au Conservatoire National Supérieur de Paris.

Elle fonde et anime Musiques & Recherches et le studio Métamorphoses d’Orphée (Ohain, 1982), ainsi qu’un cycle de concerts et un festival acousmatique L’Espace du son (Bruxelles, 1984, annuel depuis 1994), grâce à la constitution d’un ensemble de 60 haut-parleurs, un acousmonium selon le système de projection conçu par François Bayle.

Elle édite la revue d’esthétique musicale Lien et le Répertoire ÉlectrO-CD (1993, 97, 98) des oeuvres électroacoustiques. Elle fonde aussi le concours de composition Métamorphoses et le concours d’interprétation spatialisée Espace du son et constitue peu à peu le seul centre belge de documentation sur cet art…

Actuellement, sa musique étudie différents archétypes énergétiques et kinesthésiques. La nature et le monde physique sont des modèles pour un langage musical abstrait et expressif.

Deux autres domaines de recherche la passionnent : les différents rapports au mot, son et sens, qu’offrent les outils électroacoustiques et l’écriture de l’espace, considéré comme cinquième paramètre musical, en relation avec les quatre autres et les archétypes utilisés …

(source electrocd.com)