31 mai 2017

À propos

Repères

Studio Instrumental participe à l’émergence d’un nouveau genre de musicien en connectant les instruments acoustiques aux potentiels des nouvelles technologies.

Au Studio Instrumental, nous pensons que ce travail implique un important engagement individuel, puisqu’il doit être comparé à celui que l’on réclame aux instrumentistes professionnels. C’est-à-dire qu’il s’appuie sur une expérience personnelle de très longue durée.

Studio Instrumental propose à cette fin un type de structure, transversale, en collaboration avec les acteurs de la recherche et de la création musicale.

Studio Instrumental peut se voir comme une compagnie de musiciens au sein de laquelle on rassemble les connaissances et on partage les expériences, une structure qui permet aux instrumentistes de construire peu à peu leur instrument augmenté, aux compositeurs de profiter d’un potentiel humain et technique spécifique à l’électronique instrumentale. Aux pratiquants des musiques acousmatiques et mixtes de travailler avec un large orchestre de haut-parleurs. Un lieu unique d’expérimentation.

Histoire

En 1980, Pascal Gobin, Michel Pascal et Paul Sauvanet fondent avec le soutien de l’association CreCMa, un trio d’instruments électroniques, l’ensemble Ricercar. Destiné à l’origine à susciter promouvoir un nouveau répertoire pour les synthétiseurs, l’ensemble travaillera surtout pour la danse, notamment avec « Prudence ou les émotions subtiles » de La compagnie La Place Blanche (Josette Baïz) , avec les mythiques AKS, RSF Kobol, et les tout premiers DX7.

Le vibraphoniste de jazz, Alex Grillo, rejoint alors l’ensemble qui est installé en résidence au Centre International de Recherche Musicale à Nice. Les membres de l’ensemble modifient le nom du groupe, « Ricercar » devient « Studio Instrumental ». Ils explorent à cette époque le répertoire des partitions graphiques pour en donner de nouvelles versions électroniques, dont le remarqué « Traits » de Marius Constant. Le groupe utilise alors les premières guitares MIDI, associées aux récents échantillonneurs.

La recherche d’un nouveau genre de virtuosité « à l’intérieur même des sons », afin de conférer un véritable statut instrumental aux synthétiseurs grâce aux nouveaux accès gestuels, conduit le groupe à explorer en profondeur de nombreuses relations d’improvisation, d’abord entre Barre Phillips et Michel Pascal avec  » Centuring « , puis dans divers styles musicaux faisant référence à des domaines aussi divers que contemporain, jazz, variété ou techno. Par exemple avec la participation de Pascal Gobin au groupe des « Condensés », puis des « Fraises », comme au travers de participations à la production d’un CD comprenant des titres de rap, de raï, ou à celle de musiques de films d’aventures aux consonances « world », pour diverses télévisions. Le traitement en temps réel des instruments acoustiques utilise alors des processeurs numériques comme l’Eventide H3000se, le Lexicon PCM70, les Yamaha SPX… commandés grâce au logiciel Max.

En 1999, le groupe renoue avec la danse en inaugurant un travail à long terme sur la notion de  » composition instantanée « , avec le spectacle « Attentifs Ensemble » (première pour le GMEM, le 29 mai 2002 au théâtre de La Criée). La création dans le domaine des musiques savantes continue en parallèle, s’enrichissant de toutes ces expériences, notamment avec la mise au point de postes instrumentaux électroniques légers et puissants pour le tromboniste Barrie Webb, le clarinettiste Claude Crousier, le saxophoniste de jazz Jean Marc Baccarini, basés sur les outils déjà cités, avec l’apport de la puissance des nouveaux processeurs et des logiciels Lisa, GRMTools, Kontakt, Reaktor.

 De 1998, à 2009 Studio Instrumental a co-produit avec Aix en Musique la série «Microfolies». Toutes les tendances des musiques électroacoustiques y étaient mises en scène, musiques concrètes, acousmatiques, mixtes, live electronic, improvisations, installations, video/cinema, poésie sonore, arts de la rue…

En 2006 le Conservatoire de Nice s’installe dans un nouveau bâtiment et se doté d’un orchestre de haut-parleurs d’envergure (48.1 voies). Studio Instrumental s’attache alors également à permettre aux étudiants de la Région PACA d’utiliser professionnellement cet outil rare et imposant. L’association favorise les rencontres de jeunes compositeurs avec des créateurs internationaux référents du domaine. Depuis 2018 elle regroupe et communique sur son site les actions des classes de composition électroacoustique de la région Provence Alpes Côte d’Azur. Elle agit donc aujourd’hui à la fois dans le domaine d’une musique électroacoustique « orchestrale », et dans celui du soliste avec électronique.